être ou avoir?
Qui peut prétendre que l'argent ne contribue pas au bonheur? Une
personne peut-elle être heureuse dans la pauvreté? Une personne riche
est-elle forcément (plus) heureuse. Les questions demandent réflexion.
Cela dépend des cas évidemment et surtout ce qu'on met derrière le mot
bonheur. Est-ce la liberté, l'amour, le confort, la santé, l'altruisme,
la religion, la famille, l'opulence...? Peut-être un peu de tout ça.
Certains pensent qu'il y a une hiérarchie dans la notion de bonheur et
d'autres le contraire, que chacun a ses propres aspirations, priorités
et satisfactions. Difficile de ne pas se prononcer sur le dernier achat
du voisin ou le mode de vie du collègue et pourtant, nous savons tous
que nous sommes différents les uns des autres et qu'il n'est aucunement
acceptable de porter un jugement de valeur sur le choix des autres.
Nous sommes toujours le plus heureux d'un autre.
Régulièrement, je me pose la question de savoir si je suis heureux ou
pas. Ai-je le droit de me plaindre ou dois-je m'estimer comblé?
D'emblée, la réponse serait oui. En effet ma situation est appréciable:
je vis dans un pays au régime (à priori) démocratique, je suis rémunéré
au dessus du SMIC, j'ai environ 15 semaines de vacances par an, je (ne)
suis ( que) locataire d'une charmante maison en campagne, je vis le
parfait Amour, je suis en pleine forme, je suis entouré etc etc. Que de
demander de plus? Je suis heureux parce que j'ai trouvé mon équilibre,
j'ai réuni les conditions pour que ma vie se déroulent bien et parce
que je sais aussi que d'autres personnes n'ont pas ma chance. Ma
position est à la fois personnelle et sociale. Alors
effectivement, je n'ai pas le doit de me plaindre. Mais dois-je vivre
avec les mêmes ressources et dans les mêmes conditions toute ma vie?
Dois-je m'en contenter ou chercher à avoir plus? Je crois que la
recherche d'équilibre est perpétuelle parce que nous évoluons avec les
autres et par les autres (comparaison et adaptation aux autres
essentielles) mais aussi parce que la monotonie c'est mourir à petit
feu. "Nous voulons plus pour être plus, pour être mieux avec nous
même", ce qui est honorable mais malheureusement, dans notre société,
"nous voulons plus pour paraître plus ou croire qu'on est plus". On se
trompe souvent de satisfactions. Or la vraie quête est l'épanouissement
personnel, sa propre cohérence et en aucun cas l'assouvissement d'une
convoitise dictée par la société. Cette dernière ne doit servir
seulement que de repère permettant de relativiser quand on éprouve des
frustrations et non le contraire. Ce sont les notions de décence,
de morale et d'éthique qui devraient apparaître quand on se compare aux
autres et non les notions de jalousie, d'envie, d'injustice ou de
privation. Finalement, qu'est-ce qui est important dans la vie,
être ou avoir? Etre à travers des attitudes ou être à travers des
choses? Le bonheur ne se quantifie pas, ne se voit pas, le bonheur se
vit. Réfléchir à ce qui est essentiel à sa vie me semble très important.
C'est toujours plus facile à dire, qu'à faire. Notre relevé bancaire nous le prouve chaque mois.
Des films pour mieux réfléchir : 2 jours à tuer (actuellement au cinéma) et Into the wild (bientôt en dvd)